Conférence du 12 février 2020 organisée par l’Institut Afrique Monde: Chine–Afrique : Quelles perceptions ? Quelles réalités ? Quelles perspectives ?

Intervenants :

  • Professeur Thierry PAIRAULT, sinologue, chercheur à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales) et directeur de recherche émérite au CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Membre du Centre d’études sur la Chine moderne et contemporaine, il co-anime un séminaire sur les Présences chinoises en Afrique à l’UMR 8173 de l’EHESS et un séminaire sur les Nouvelles territorialités entre Afrique et Asie.
  • Professeur Kako NUBUKPO, économiste, doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion de Lomé (Togo), chercheur au CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, membre du conseil scientifique de l’AFD (Agence française de développement). Il a été ministre chargé de la Prospective et de l’Evaluation des politiques publiques au Togo (2013-2015).

Il évoque les relations Chine-Afrique dans son récent ouvrage « L’urgence africaine, changeons de modèle de croissance ! ».

Le modérateur a été Monsieur Pierre PAPON, membre du conseil d’administration de l’IAM, conseiller scientifique de Futuribles, ancien directeur général du CNRS.

Les exposés et les débats ont porté sur les relations multidimensionnelles qui continuent de croître entre la Chine et l’Afrique et qui impactent la vie économique, politique et sociale du continent africain.

En ouverture, la Présidente, Madame Denise Houphouët-Boigny, prononce un mot de bienvenue, rappelle les objectifs poursuivis par l’IAM, énonce les grands points d’application de la conférence du jour et présente les intervenants.

Le modérateur, Monsieur Pierre PAPON, précise les qualités des intervenants, annonce la diffusion d’un court métrage après leur exposé et fixe-le déroulé des questions et réponses qui s’ensuivront. Puis il donne la parole aux intervenants.

Le professeur Thierry PAIRAULT indique en premier lieu que, lorsque l’on parle des acteurs rencontrés, des entreprises en lice, il faut en parler au pluriel. On s’imagine encore que tout est monolithique et absolument centralisé en Chine, mais non.

Au départ, dans les ambassades, il y a plusieurs départements / services dépendant de ministères différents (comme dans toute ambassade, d’ailleurs). Puis, pour les entreprises, il y a les grandes entreprises publiques gouvernementales au niveau central, qui dépendent de secteurs différents et ont déjà leur stratégie propre (leur rôle est, entre autres, de sécuriser les approvisionnements en matières essentielles pour la Chine). Puis, les entreprises publiques locales (qui s’adressent aux gouvernements locaux, provinciaux), puis les entreprises privées (comme Huawei) à la stratégie indépendante (pouvant être en opposition à celles des grandes entreprises publiques), puis des PME puissantes, très tournées vers l’international, qui ont également une stratégie opportuniste. Tout cela fait bien 3 000 entreprises. Sans oublier les petites entreprises de migrants chinois un peu partout dans le monde qui, pour le coup, dépendent d’un droit local, bien éloigné du droit chinois.

Il faut donc bien distinguer quels sont les acteurs et comprendre qu’il n’y a pas une stratégie chinoise et une opinion, mais que tout cela est très multiple.

Donc, pluralité de stratégies, pluralité d’acteurs, pluralité d’opinions.

S’appuyant sur un tableau comportant quelques données principales, Thierry PAIRAULT montre que les importations et les exportations entre la Chine et l’Afrique s’équilibrent à peu près autour de 100 milliards de dollars US par an, tandis que les investissements de la Chine en Afrique s’élèvent à 5,4 Md $ en 2018, ce qui, finalement, est peu.

Ce montant représente seulement 3% des investissements chinois dans le monde. Donc, pour la Chine, c’est assez marginal, même si, évidemment, pour l’Afrique, c’est important.

A noter, d’ailleurs, que ce chiffre de 3% est au fond ce que pèse l’Afrique dans le monde dans nombre de domaines, dont l’économie (PIB, échanges, investissements mondiaux, etc.).

Donc, on peut parler de relations commerciales entre la Chine et l’Afrique, avant de parler d’investissements. En revanche, les contrats passés sont plus importants, mais ce ne sont pas des investissements, ce sont des financements, la Chine n’est jamais propriétaire, on se situe toujours dans le commercial.

Alors, qu’en est-il des fameuses « routes de la soie » et de toutes les problématiques liées ? D’abord, se souvenir que cela remonte loin dans le temps. La route terrestre est très ancienne. Une première route maritime intense remonte à 1865 et, d’ailleurs, le port de Djibouti, créé en 1895, est une des conséquences directes de cette organisation spatiale. L’ouverture du canal de Suez a été évidemment déterminante.

En 2015, ce concept a été repris comme un slogan interne et modulé en « nouvelles routes de la soie », mais un peu comme le résultat d’une sorte de fuite en avant. En effet, la Chine avait besoin, notamment dans les discussions à Davos, de garder l’initiative mais, au fond, n’était-ce pas un « appel au secours » ? Et, de fait, dans le difficile virage pris par la Chine (nécessité de développer désormais à tout prix la consommation interne pour sortir de la pauvreté), il lui est nécessaire de garantir ses routes d’approvisionnements pour son développement en interne autant que ses routes d’exportations. Et c’est très compliqué pour la Chine.

Mais la Chine pressent, également, qu’elle n’a pas intérêt à trop insister sur le concept un peu « tentaculaire » des routes de la soie et ce vocable disparaît de plus en plus des discours internes. 

 

Pour revenir à l’Afrique, si cette dernière ne pèse que 3% des échanges mondiaux et n’est pas importante pour la Chine en termes économiques, en revanche elle rassemble 54 pays qui représentent une masse de voix déterminante dans les instances internationales, onusiennes ou autres, et est donc importante politiquement. En parallèle, depuis quelques années, la Chine a entrepris de faire de l’entrisme dans les grands centres de réflexion et de décision dans le monde avec l’aide des pays africains (FAO, dont le directeur est chinois ; OMS, …).

En fait, la chine veut « jouer dans la cour des grands », être une puissance, et la Chine apprend à « faire comme les autres » …

Par exemple, nous sommes avec l’agence internationale de l’aviation civile, qui certifie le fait que les avions puissent voler, en pleine crise de la certification car Boeing s’est auto-certifié ; or de l’autre côté il y a Airbus et puis la COMAC, et la COMAC chinoise a un avion qui a le même marché que le 737 et que le 320 Néo. Or les Chinois ne bénéficient pas des mêmes avantages de certification que Boeing. Et cette crise est bienvenue pour la Chine car elle peut remettre en cause des processus particuliers. Et le seul fait de participer à des instances internationales diverses donne à la Chine la possibilité d’apprendre les processus à l’œuvre et de les utiliser à l’avenir.

Donc, l’on voit bien que l’Afrique peut, mais d’un point de vue politique et non économique, être d’un apport significatif pour la Chine en lui apportant des voix dans le concert des nations.  

Le professeur Kako NUBUKPO développe ce qu’est la stratégie de la Chine en Afrique. En fait, elle s’insère dans un gap ; elle développe en effet ses investissements – ou plus exactement ses interventions (se reporter à ce qu’a dit Thierry PAIRAULT) - dans des domaines où les Occidentaux n’ont pas pu (ou pas voulu) s’insérer, en particulier celui des infrastructures, donc dans du hard.

C’est du visible. Car, les chefs d’Etat africains apprécient grandement ces infrastructures (un peu inutiles, peut-être), et c’est très visible. Les autoroutes à six voies, un hôtel, un aéroport, un stade de football ou un nouveau parlement sont, parfois, moins utiles pour le développement des villageois que des petits investissements locaux (puits, dispensaires, écoles, etc.), mais c’est avec leur côté spectaculaire et flatteur que les dirigeants africains peuvent être réélus, car là, on peut voir l’émergence africaine ! Et les Chinois ont très bien compris cela.

Mais, à côté du hard, les Chinois développent en faveur de leurs partenaires une politique d’intervention beaucoup plus soft et habile, notamment dans le domaine financier en faisant en sorte que la monnaie chinoise, le renminbi/yuan, ait cours légal localement, comme, par exemple, en Angola depuis le 15 août 2015 (du coup, l’Angola est le principal bénéficiaire des prêts chinois) ; c’est assez spectaculaire, vous pouvez faire vos courses en Angola avec du renminbi/yuan ! Au Nigeria, il y a également une possibilité d’échange, par accord de swap, entre le naira et le renminbi/yuan. Finalement, l’idée est de contourner les grandes devises internationales par des formes de bilatéralismes, avec un discours faisant ressortir que, au fond, vous voyez, vous comme nous, sommes encore en développement et on se débrouille ensemble ; les autres ne vous respectent pas beaucoup et ne vous aiment pas, ils vous donnent tout le temps des leçons de droits de l’homme, etc… On va co-construire une nouvelle forme de prospérité qui va vous sortir de cette société occidentale.  

Profondément donc, la Chine dispose d’une sorte de stratégie de communication vis-à-vis de l’Afrique, ce que l’on peut appeler un narratif, tandis que l’Occident, et singulièrement la France, n’en aurait plus. L’idée étant encore une fois que nous, les Chinois nous vous comprenons, vous, les Africains, ce qui n’est plus le cas des Occidentaux.

Pour illustrer cette posture, Kako NUBUKPO rappellera que, lors des assemblées annuelles du FMI ou autres grandes rencontres, les Chinois, bien que grands contributeurs au FMI, ne veulent pas rencontrer leurs homologues occidentaux à Washington, trop « occidental », mais à New-York, siège de l’ONU, plus « mondial ». Donc, ce n’est pas l’économie qui compte (d’ailleurs ramenés à l’ensemble de la population africaine, il est vrai que les montants des échanges sont presque dérisoires), mais la politique, l’influence.

D’ailleurs (en rêvant un peu…), le discours des Chinois aux Africains serait : la Chine apporte le hard (notamment dans trois secteurs : les infrastructures, l’énergie, les télécoms), l’Inde apporte le soft (informatique, etc.) et en ramenant l’Afrique avec nous, on change la marche du monde !... Se souvenir qu’en 2030, la Chine et l’Inde feront 50% du PIB mondial.

Pour alimenter ce discours, la Chine fait évidemment des promesses. Au dernier sommet Chine-Afrique, la Chine va débloquer 60 Mds $ (sous forme de lignes de crédit préférentielles) et former 200 000 ingénieurs africains dont 40 000 en Chine. Il y a déjà des réalisations tangibles :

  • le chemin de fer de Djibouti à Addis-Abeba (1,4 Mds $, la Chine ayant mis 600 millions de dollars US) qui permet de relier en sept heures les deux capitales (à noter que la Chine vend largement, à l’heure actuelle, un modèle de développement par le chemin de fer),
  • une intervention sur la zone économique spéciale en Ethiopie (avec une industrie de la chaussure performante), etc.

A noter que (cf. Thierry PAIRAULT supra) les interventions sont rarement des investissements ; les entreprises viennent réaliser des contrats, avec souvent leurs propres ouvriers, puis s’en retournent en Chine ensuite. Une chose curieuse, aussi : lorsqu’une réparation nécessite une intervention ultérieure, on doit recommencer une nouvelle série de négociations…

Par ailleurs, les grandes rencontres Chine-Afrique rassembleraient tous les chefs d’Etat africains alors que, par exemple, ce ne serait pas le cas lorsque la France « convoque » les chefs d’Etat à un sommet sur la francophonie…

Continuant sur ce registre, Kako NUBUKPO prétend que la France n’a plus de narratif, n’a plus de prospective sur l’Afrique (n’a plus de rêve sur l’Afrique, doit se justifier, etc.), tandis que le Maroc disposerait d’un narratif, qui serait que son avenir est en Afrique sub-saharienne. Le roi Mohammed VI a demandé à ses ministres d’effectuer autant de voyages en Afrique sub-saharienne que dans le reste du monde. La compagnie Royal Air Maroc vole pour beaucoup en Afrique. Le Maroc a, par ailleurs, demandé à rentrer dans la CEDEAO, en prenant le risque de payer 35% de droits de douane alors qu’un relatif libre-échange lui est permis dans nombre de domaines avec l’Europe. Or, les échanges entre le Maroc et la CEDEAO pèsent 2% pour le Maroc, tandis qu’avec l’Europe, c’est 60%. Pourquoi le Maroc vise-t-il alors cela ? Car, à première vue, cela n’a pas de sens (ce que disent certains ministres à leur roi, d’ailleurs). C’est pour avoir une politique africaine au sud du Sahara. Alors, pourquoi ? C’est que l’Algérie est un rouage essentiel de l’Organisation de l’Union Africaine que le Maroc avait quittée (à propos de la délicate question sahraouie). Or, le Maroc, qui a déjà réintégré l’Union Africaine, est à la recherche d’un poste de Commissaire dans cette organisation où deux pays du Maghreb sont très actifs : l’Algérie (avec le poste « paix et sécurité », et l’Egypte, avec « énergie et infrastructures »). Dans ce jeu, le Maroc a besoin de l’Afrique sub-saharienne pour contrebalancer le poids de l’Algérie, qu’il estime disproportionné dans cette instance. Donc, on voit bien que c’est moins l’économie que la géopolitique qui compte.

« L’histoire est notre seul guide » aurait dit Xi Jinping. Et cela mène à une volonté de désenclavement. Kako NUBUKPO estime que cette confiance en la Chine, couplée à des projets de « réappropriation de souveraineté » comme dans le domaine du CFA, ouvrent évidemment des perspectives géopolitiques. A ce propos, à Lomé, lors d’une réunion avec des conseillers de l’ambassade de Chine au Togo, ces derniers ont demandé à Kako NUBUKPO où il verrait bien le renminbi chinois dans le futur dispositif ECO, successeur désigné du FCFA !...

Mais, naturellement, il faut toujours se méfier de ce qui peut, à terme, se transformer en risque de recolonisation de l’Afrique si un certain équilibre n’est pas maintenu entre les parties.

A cet égard, ce qui s’est passé au Sri Lanka, est symptomatique. Voilà un pays surendetté qui a dû concéder à la Chine, pour 99 ans, le port en eau profonde de Colombo. Il n’a pas pu faire autrement car, impossible de négocier sa dette vis-à-vis de la Chine, cette dernière n’est pas au Club de Paris !

Enfin, la diaspora africaine aurait grandement intérêt à observer la diaspora chinoise avec sa capacité à être en phase avec les impératifs gouvernementaux chinois. On en vient, ainsi, au rôle de l’Etat comme acteur majeur dans les économies. On est, en fait, de plus en plus en pleine guerre économique avec des réflexes mercantilistes de protection qui se développent. L’Etat chinois appuie ses entreprises pour avoir un maximum de surplus commerciaux. Kako NUBUKPO trouve même étonnant que l’Occident se laisse encore faire devant de telles évidences et en reste à une vision des choses libre-échangiste et naïvement mondialiste… La Chine a clairement une stratégie de guerre économique lorsqu’elle compense immédiatement, avec ses entreprises, les effets négatifs de telle ou telle mesure tarifaire américaine.

En conclusion, l’Afrique doit tirer un enseignement de la manière dont la Chine fonctionne pour réaliser elle-même sa transformation des matières premières sur place. S’il s’agit de créer un marché mondial avec des écarts de productivité de 1 à 400, l’Afrique n’y arrivera pas et sa zone de libre-échange continental ne signifiera rien. Elle doit impérativement dire ce qu’elle veut et avoir une vision prospective propre. Une « prospective africaine 2063 » a été rédigée et c’est la Chine qui a construit le bâtiment symbolique du siège de l’Union africaine…

Avant de passer aux questions-réponses, un court-métrage fort intéressant est projeté, reprenant l’évolution des rapports entre le Tiers-Monde (années 1960, à l’époque de Bandoeng) puis les pays en développement (en passant par la phase de décolonisation) avec le reste du monde (dont l’Occident et les nations largement émergentes comme la Chine).

Néanmoins, la position véritable de cette dernière peut laisser les spectateurs songeurs lorsque l’on voit les sempiternelles démonstrations de force militaires se dérouler devant des dirigeants hiératiques et satisfaits...

Une première série de questions ouvre sur :

  • Le cadre social et environnemental des interventions chinoises et la question des Droits de l’Homme (Alice SCHOONEJANS, doctorante).
  • Des interrogations sur des prises de participation chinoises stratégiques (le pétrole au Soudan, etc.) (Un historien).
  • Des interrogations critiques sur les prises de participation assez spectaculaires ou des comportements offensifs dans le domaine agricole au sens large (par exemple des terres autour des fleuves, les bois tropicaux à Madagascar, la pèche par d’énormes chalutiers,…) (Stéphane GOMPERTZ, ancien directeur Afrique au Quai d’Orsay et vice-président IAM).
  • Des interventions dans des projets souvent très (trop ?) sensibles comme dans deux projets de très grands barrages en Guinée. Quels sont les ordres de grandeur en termes d’interventions entre la France et la Chine (137 Mds $ ?) ? (Un entrepreneur en Guinée).

Thierry PAIRAULT revient sur la définition du terme « investissement » : cela s’applique seulement lorsque vous avez un droit de propriété sur le bien. Là, dans le cas des barrages, ceux-ci ne sont pas des investissements (pour les 137 Mds $ évoqués). Dans le cas de la Guinée, il s’agit seulement donc de financement de projets et la Chine n’est pas propriétaire.

Certes la Chine a beaucoup investi mais le stock des investissements de la France (52 Mds $) est encore bien supérieur à celui de la Chine (38 Mds $). Les USA se situent à 40 Mds $ et la Grande-Bretagne à 39 Mds $.

Et, actuellement, la France investit trois fois plus en Afrique qu’en Chine !

Donc, encore une fois, cela représente peu pour les Etats investisseurs mais, du point de vue africain, c’est très important.

En ce qui concerne la crainte de l’accaparement des terres, il n’y en a apparemment pas à avoir de la part de la Chine qui, en tout cas, achète beaucoup moins de terres que les Etats-Unis par exemple. Les Chinois ont pris une autre approche : celle des « centres de développement agricole » où l’on teste des méthodes culturales et des variétés de produis agricoles. Mais, au total, c’est un échec, car on n’a pas tenu suffisamment compte de l’environnement politico-social.

Pour le bois de rose à Madagascar, il s’agit, non pas d’entreprises publiques, mais de petits entrepreneurs privés qui exploitent ce bois de rose. Donc, attention à l’amalgame ; c’est la même chose au Ghana avec les petits orpailleurs chinois que, évidemment tout le monde voit ! … La réalité est plus contrastée et globale.

En ce qui concerne les Droits de l’Homme, la Chine est obligée de tenir compte des régimes des pays dans lesquels elle intervient. Elle s’est rendu compte, elle-même, qu’il était préférable de traiter avec des pays « démocratiques » qui, à long terme, sont plus stables et paisibles que les autres pays. Et la prise en compte des besoins locaux par les gouvernements, etc., fait partie intégrante du discours chinois (même s’ils critiquent parfois le poids très lourd de la prise en compte de ces éléments…). Donc la Chine est obligée de tenir compte de plus en plus du respect des Droits de l’Homme. 

A ce sujet, Pierre PAPON évoque les droits de pêche pas toujours respectés. Certains Etats africains vendent des droits de pêche dans des zones économiques exclusives (le Maroc, la Mauritanie et d’autres pays). En la matière, le Maroc se fait respecter dans la mise en œuvre des termes des contrats parce qu’il en a les moyens (avec des avions de surveillance, notamment), mais d’autres pays (Mauritanie, etc.) ne se font pas respecter. A ce propos, les Chinois ne sont pas les seuls à ne pas toujours respecter les droits de pêche (à partir de très gros bateaux, ils lancent de multiples petites embarcations qui vont pêcher un peu plus loin…) ; les Coréens du Sud sont très actifs également en la matière !... 

Une deuxième série de questions :

  • Existe-t-il des accords douaniers entre la Chine et les Etats africains ? On a mentionné dans la vidéo l’intérêt mutuel qui existerait à propos des échanges entre la Chine et l’Afrique. Mais quel est l’intérêt réel de l’Afrique, aujourd’hui, dans ces échanges avec la Chine (une étudiante en sciences politiques),
  • Comment sont perçus certains Chinois ? Vous avez fait l’éloge de leur efficacité, de leur rapidité, etc. Mais la presse fait état, régulièrement, d’un ressenti différent. Certains chefs d’Etat évoquent même un « piège » (à partir d’un endettement excessif, d’une mainmise importante sur les matières premières,…).

En ce qui concerne le narratif chinois, ça fonctionne ; il est fort, il est simple : celui qui prévaut autour des « routes de la soie », assez tiers-mondiste, assez anticolonialiste, évidemment ça marche ! Et puis, l’Europe fait tellement de bêtises, la France en tête, donc, ça marche, très bien !

Alors comment construire un nouveau narratif, peut-être pas français, mais Euro-Africain ? La nouvelle présidente de l’Union européenne, trois jours après son élection, est allée à Addis Abeba.

Deuxièmement, le 22 février 2020, la présidente de l’UE se rendra à Addis Abeba, avec tout son gouvernement, ce qui est bien un signe de nature européenne. Un sommet Europe-Afrique en octobre est en cours de préparation. Et dans les textes en cours d’élaboration, « Pour l’Afrique », non, c’est terminé, c’est « Avec l’Afrique » désormais. Alliance verticale. Comme L’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud.

Mais avez-vous une idée de la façon dont tout cela peut être mis en œuvre ?

(Jean-Louis GUIGOU, universitaire, président d’IPEMED).

  • A propos du coronavirus, curieusement, aucun pays africain ne paraît être touché par ce virus. Est-ce parce que les pays africains en seraient préservés ou y-a-t’il un problème de dépistage ?

Maintenant, un problème de fond. L’OCDE a milité pour le déliement de l’aide il y a une vingtaine d’années. Depuis cette époque toute l’aide française est « déliée », c’est-à-dire qu’il n’y a plus, pour le pays emprunteur, obligation d’acheter français. Or, apparemment, cette aide liée est totalement reconstituée dans nombre de cas. Est-ce que, dans cet ordre d’idée, cela donnera à la Chine l’envie d’intervenir dans la Politique intérieure des Etats qu’elle aide ? Les Chinois sont sensibles à l’atmosphère politique des pays où ils interviennent.

Troisième point : j’aimerais partager l’optimisme de mon ami Jean-Louis Guigou sur le rôle de l’Europe. Pour l’instant, elle est très absente. J’aimerais en savoir plus.

(Charles JOSSELIN, ministre de la Coopération de 1997 à 2002).

  • Je suis d’accord avec le fait qu’il faut arrêter de parler de la France et de l’Afrique en bilatéral parce que, déjà, la France n’a plus la taille nécessaire pour cela. Cela dit, les discours et rêves africains, euro-africains, etc, demandent encore à prendre corps.

A ce propos, il faut arrêter de comparer la Chine à la France (les tailles ne sont pas du tout les mêmes). Je ne suis pas d’accord avec Kako NUBUKPO lorsqu’il prétend que la France n’a plus la capacité à réunir un grand nombre de chefs d’Etat africains pour tel ou tel évènement, tandis que la Chine « ferait le plein ». Prochainement, le sommet Afrique-France qui se prépare va réunir 47 chefs d’Etat africains. Ce n’est pas mal quand même !

Ceci étant, l’avenir est à la co-production Afrique-France. (Un journaliste).

Sur les accords douaniers, Kako NUBUKPO n’a pas d’éléments de connaissance suffisants.

Pour ce qui est de l’intérêt des Africains dans les rapports avec la Chine, l’idée est la diversification des partenariats. Après, quand j’étais ministre à Lomé, j’avais en charge la vision Togo 2030. J’ai toujours dit que si nous ne construisons pas nous-mêmes notre stratégie, nous ne pourrons pas définir des partenariats gagnants-gagnants (« il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va », proverbe africain). Savons-nous où nous allons ? Et ce que j’observe, avec regret, c’est la dictature des urgences. Au gouvernement, la semaine prochaine, c’est le long terme ! Donc, personne ne sait ce qu’il peut vraiment retirer d’une relation entre la Turquie et l’Afrique, entre l’Inde et l’Afrique, la Chine, l’Europe, les Etats-Unis et l’Afrique. Vous devenez des proies pour le reste du monde car vous n’arrivez pas à savoir qui vous êtes, ce que vous voulez faire, et vous n’avez pas les moyens d’évaluer les chances de succès ou d’échec de ce que vous allez faire, etc. 

Tant que ce travail ne sera pas fait, un éventuel succès ne pourra être attribué qu’à un heureux hasard. C’est aléatoire. C’est pourquoi, il faut multiplier les think tanks sur le continent africain pour bâtir des schémas de politiques publiques afin de mettre en débat toutes les questions qui nous concernent.

Sur les questions de Monsieur GUIGOU, on observe en effet le sujet de la dette avec le Congo Brazzaville par exemple, parce que la Chine n’étant pas au Club de Paris, on ne sait pas comment gérer les restructurations de la dette chinoise. Le FMI s’intéresse à cette question et tente d’aider à sa résolution. Mais il est clair que ce qu’offre la Chine, a priori des facilités sans contreparties, eh bien on le paye toujours ! C’est fondamental.

Après, avec l’Union Européenne, Jean-Claude FITOUSSI a cette phrase que j’aime bien : « on se retrouve, en face de la construction européenne, avec une légitimité sans instruments et des instruments sans légitimité » … Et donc dans la relation entre Etats ou entre processus d’intégration, la question de la légitimité est fondamentale, et l’UE n’est pas perçue comme une instance suffisamment homogène pour créer ou susciter suffisamment la confiance.

Là, il y a un travail à faire pour passer de la relation France-Afrique à la relation Europe-Afrique. J’observe, dans le cas des accords UE-ACP, que l’UE n’arrive toujours pas à nous expliquer pourquoi il faudrait signer ces accords de partenariats économiques ! C’est-à-dire qu’il y a de telles disproportions au niveau de la productivité, que l’on se demande à quoi vont servir ces accords et, avec le BREXIT, on voit bien qu’en Afrique de l’Ouest, le Nigeria est de moins en moins intéressé par un accord, sachant que la Grande Bretagne est son principal partenaire en Europe… Le Kenya risque d’avoir la même attitude.

Par rapport à la France, la contradiction dans la manière qu’a la France de traiter avec l’Afrique, c’est, par exemple, le Président MACRON qui dit qu’il n’y a plus de politique africaine de la France, dans le même temps où il y a des décisions surprenantes comme celle d’augmenter les droits d’inscription universitaires pour les étudiants africains. Qu’attend-on des jeunes africains (qui constituent, par ailleurs, la majorité des étudiants étrangers en France) ? Combien cela coûte-t-il au budget français par rapport à ce que risque la France en termes de perte de sympathie et donc de liens. C’est absurde.

Ce qui a l’air de fonder la politique de la France, ce sont les réflexions de l’Institut Montaigne qui prétend que la France est une « start up nation » et que l’Afrique doit être une « start up continent ». Les jeunes africains sont doués en numérique, mais il y a une histoire irréversible qui fait que l’Afrique est contrainte de questionner le reste du monde pour savoir si - point essentiel - celui-ci accepte ou pas le fait que l’Afrique puisse transformer ses matières premières et puisse s’insérer de façon optimale dans les chaînes de valeurs nationales et internationales. Pas par esprit d’éthique, mais par intérêt bien compris. Car « notre développement c’est votre sécurité ». On n’a pas l’impression, qu’à l’heure actuelle, il y ait une prise de conscience du caractère urgent de la redéfinition de rapports de co-constructions symétriques. La colonisation a été une co-construction, mais asymétrique.

Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues ! Mais on a l’impression, qu’actuellement, ce que fait le Président MACRON, c’est jouer les peuples contre les chefs d’Etat. Et il faut faire très attention à la manière dont on dit les choses. Sur le sujet du franc CFA et d’autres comme l’attitude supposée du Président MACRON envers les chefs d’Etat africains, Kako NUBUKPO avertit que « nos parents étaient plus accommodants que nous, mais nos enfants sont moins accommodants que nous ».

Thierry PAIRAULT revient sur le point de l’aide publique au développement car le débat lui paraît singulièrement faussé. La Chine ne pratique pas l’aide publique au développement ; elle le dit elle-même. Ce n’est que très récemment qu’elle a introduit, parfois, ce vocable dans son discours.  Mais la Chine parle de bonus commercial lorsque ses prêts sont quelque peu « bonifiés ».

Il en profite pour reprendre la question des prêts. La Chine accorde des prêts qui n’entraînent aucun flux financier à destination de l’Afrique. Les 60 Mds $ de prêts dont on parle à Johannesburg entre 2015 et 2018, ce sont des lignes de crédits attribuées à des entreprises chinoises qui entreprennent des opérations avec l’Afrique. Crédits qui bénéficient aux entreprises chinoises ! Ça crée des dépenses, non pas au niveau local, mais en Chine et c’est donc la Chine qui en bénéficie directement. De surcroît, on n’a jamais pu vérifier que ces fameux 60 Mds $ avaient été effectivement prêtés en totalité aux entreprises chinoises… Donc, ce n’est pas de l’aide classique, ce sont de simples crédits liés qui vont directement aux entreprises ! Le risque pour la Chine de ne pas être remboursée est compensé par le traitement interne d’éventuelles défaillances (de manière somme toute assez keynésienne, d’ailleurs ; en effet, même s’il y a des difficultés, la machine chinoise aura quand même tourné, des ouvriers chinois auront été payés, etc.).

Ceci étant, on touche finalement là aux limites du modèle de développement propre de la Chine, qu’il faudra bien qu’elle fasse évoluer. Pour le coup, la Chine sait raconter des histoires, son narratif est absolument parfait ! A telle enseigne que lorsque la CHSC chinoise a déclaré partout, défilés de majorettes à l’appui, qu’elle allait construire le port de Kribi (Cameroun), BOLLORÉ a piqué une véritable crise car, en réalité, c’est BOLLORÉ qui le construit et qui fait appel à la Chine sur certains items. En conclusion, il est vital de pratiquer une communication forte et pertinente pour être simplement « entendu ».

Pierre PAPON apporte une précision à propos du coronavirus : il observe que sur l’épidémie Ebola, en fait les pays africains concernés (Guinée, etc.) ont parfaitement su maitriser ce fléau il y a peu d’années.

Et une dernière série de questions :

  • En RDC, comment explique-t-on que la Chine n’y intervient que peu, alors que le pays regorge de matières premières qu’il est toujours loisible de « prendre en otage ».

Jusqu’à quand la Chine pourra-t-elle jouer double jeu ? Car enfin, elle fait de l’entrisme partout (ONU, etc.), critique systématiquement l’Occident et se fait passer pour la grande amie de l’Afrique. Et pourquoi la laisse-t-on faire ? (Un membre d’association).

  • Comment la Chine peut-elle transférer des compétences au travers de ses projets ?

(Un ingénieur).

  • L’année dernière, en avril, on a organisé une causerie sur « la route de la soie » et les propos vis-à-vis de la Chine étaient doux. Et cette fois-ci, je trouve que ce n’est pas très doux! Par ailleurs, je ne suis pas tout-à-fait d’accord avec le fait que l’Afrique pour la Chine n’aurait qu’une importance politique. Je trouve que l’Afrique a une importance économique.

Ensuite, je trouve que la Chine connaît de mieux en mieux l’Afrique et s’y intéresse vraiment. D’ailleurs, il y a de plus en plus d’Africains en Chine.

Au-delà de cette attitude méfiante envers la Chine, comment peut-on monter une coopération entre la Chine, l’Afrique et la France ? (Hong-Bing YANG, IAM).

Thierry PAIRAULT revient sur la RDC. Les Chinois détestent une chose, c’est l’instabilité politique dans un pays. Quand ils ne se sentent pas à l’aise, ils n’y vont pas. Et ils n’aiment pas les changements de régime. Ils préfèrent soutenir quelqu’un qui va rester longtemps plutôt que d’avoir à connaître de nouvelles configurations.

Alors, dans le cas de la RDC, ils y ont une présence indirecte et, en fait, les flux de métaux, de minerais, etc. passent par la Belgique, les Pays-Bas, et jusqu’à d’autres pays comme l’Afrique du Sud. Ce sont donc des flux que l’on ne voit pas.

Sur le « double jeu », je ne sais pas comment vous répondre !

En ce qui concerne le transfert de compétences, il faut voir que la plupart des interventions chinoises ne se déroulent pas dans des domaines de compétences très pointues ; par exemple, dans la construction d’une route, le niveau moyen de compétences des ouvriers chinois sur les chantiers ne dépasse pas le niveau moyen des ouvriers africains ! Le problème se pose plutôt au niveau de l’organisation des travaux. Une fois que les travaux sont terminés, les Chinois doivent laisser des « bleus » (documents ayant permis d’élaborer les travaux). Or, ces « bleus » sont en général écrits en chinois ! Parce que les Chinois ne savent pas les traduire ou parce que cela revient trop cher (pour le pays africain, donc) !

On a envisagé aussi la mise en place d’ « instituts de formation », mais cela a été un échec, une chimère, car il fallait des enseignants, mais qui, au bout de deux ou trois ans n’auraient plus d’élèves (du fait de l’aboutissement du chantier). Donc, pas une bonne idée. A telle enseigne qu’en Algérie, pour le chantier de l’autoroute Est-Ouest, le principe d’un « institut de formation », qui avait été imposé au départ à la partie chinoise et à la partie japonaise, a été supprimé à l’initiative des Algériens.

Autre chose, sur les chantiers importants, les Chinois ne sont jamais seuls à intervenir ; par exemple, à Brazzaville, ce sont les Chinois qui, officiellement, ont construit l’aéroport. Or, les Chinois ont construit seulement l’aérogare, et c’est VINCI qui avait construit les chaussées aéroportuaires, volet le plus délicat ; et 51% du budget avait été versé à VINCI et 3% du budget à l’entreprise chinoise ! En Algérie, la Grande Mosquée d’Alger a été réalisée officiellement par une grande entreprise chinoise renommée, mais été conçue par un architecte allemand ; et c’est un cabinet français qui s’est occupé du chantier, la société EGIS. Et pour le minaret, les Chinois, qui se sentaient mal à l’aise car la question géologique posait des problèmes, sont allés chercher une autre société française.

Donc, on voit bien que c’est compliqué et que les Chinois sont rarement seuls !

Et on peut considérer que le grand transfert qui se fait en ce moment, c’est d’Afrique vers la Chine ; la Chine apprend l’altérité ! La Chine, pays fermé, apprend à rencontrer l’étranger, ce qui est toujours traumatisant pour la Chine. C’est un apprentissage. Contrairement aux Africains qui ont appris à travailler avec les Occidentaux de façon naturelle.

Et les premiers Chinois qui sont arrivés en Afrique, au début des années 2000, étaient persuadés qu’il n’y avait pas de Droit en Afrique. Une révélation !

Dans les relations Chine-Afrique, il y a une très grande asymétrie. Vous me parlez économie, je vous réponds politique et vice versa. On est toujours à côté. Et, encore une fois, si l’Afrique n’est pas importante pour l’Etat chinois, elle est importante pour les sociétés chinoises qui y interviennent.

Et à propos de la coopération tripartite, cette dernière a toujours été voulue par la Chine et non par la France. La Chine n’accepte volontiers que le bilatéral et dans le cas de la coopération tripartite, la Chine ne voulait traiter véritablement qu’avec la France, l’Afrique ne comptant pour rien, n’étant qu’un simple marché. Mais les entreprises françaises n’ont pas besoin de l’Etat pour travailler en Afrique ! En fait, il faut comprendre que la Chine se méfie profondément des schémas multilatéraux.

Kako NUBUKPO ajoute quelques précisions. Sur les transferts de compétences, il y a une compétition entre bailleurs de fonds. Dans les rencontres bilatérales, les Japonais sont souvent très critiques des Chinois, disant qu’ils ne veulent que piller vos ressources, mais nous Japonais, on s’engage à venir construire les usines chez vous, à venir faire les choses avec vous. C’est très antichinois. Mais en fait les Africains ont la responsabilité de se défendre en rédigeant plus précisément leurs appels d’offre en matière de transfert de compétences, de clauses sociales, de RSE, etc. Tant que nous ne renforcerons pas nos capacités, il restera des angles morts et c’est très difficile ensuite.

En fait « il faut apprendre à écouter ce que l’on ne vous dit pas ». Observer les échos, au-delà des premières phrases.

Pierre PAPON conclue en relevant que l’Afrique doit impérativement se doter d’un narratif lui permettant de disposer d’une vision du monde qui lui soit propre et d’être pleinement maîtresse de son destin.

Cette dernière disposition serait l’une des clés de l’indépendance d’action et de progrès de l’Afrique. Dans ses relations avec la Chine (mais aussi avec le reste du monde…), elle lui procurerait une vision prospective de son avenir ainsi que les fondements de coopérations équilibrées et clairement négociées dans la résolution des nombreux défis qui se présentent, tant dans les domaines scientifiques, agricoles et industriels, qu’en matière de santé et de formation.

L’IAM, pour sa part, continuera à jouer ce rôle de think tank, dont Kako Nubukpo a souligné l’importance pour l’Afrique, afin de l’aider à imaginer son avenir en relation avec les autres régions du monde, en particulier l’Asie et l’Europe. 

Pierre PAPON remercie les intervenants et la salle pour l’excellente tenue de cette conférence et annonce que notre prochaine conférence portera sur la Paix au Sahel.

Et il a une pensée pour le père Denis MAUGENEST qui, de là où il est, doit estimer en nous regardant que, finalement, on parvient à vivre ensemble, malgré tout (titre d’un de ses ouvrages) !

Article rédigé par M. Jean-Pierre Listre

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3 Comments

  1. pinkbtkgx8 avril 2020

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  2. froleprotrem17 mai 2020

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