La BAD : établir un lien entre politique et pratique pour une Afrique que nous voulons

Les processus de mondialisation et d’internationalisation, en partie endigués jusqu’à la fin du 20ème siècle par le caractère bipolaire du monde, ont pris de l’ampleur et transformé l’économie monde. L’évolution du monde depuis la fin des années 1960, époque de la création de BAD, démontre que le monde du début du 21ème siècle est bien différent de celui dans lequel est né la BAD.

La Banque africaine de développement est une institution multilatérale de financement ayant pour objectif de contribuer au développement économique durable et au progrès social de ses pays membres régionaux (PMR) individuellement ou collectivement. Elle mobilise et octroie des ressources financières pour l’investissement et participe aux efforts de développement en fournissant conseils politiques et assistance technique. Fille d’une conjoncture historique bien spécifique, née de l’expérience et du processus de (dé) colonisation . C’est au moment de sa naissance que les antagonismes entre les groupes de Casablanca et de Monrovia se sont exprimés de la manière la plus forte. L’histoire de la BAD commencée donc en 1964, a vu l’institution grandir, au point de compter 54 pays membres régionaux (PMR) et 32 bureaux extérieurs répartis à travers le continent. Depuis lors, de nombreux changements sont survenus qui ont affecté tant l’Afrique que le monde entier. Depuis sa création, la BAD a subi diverses phases de croissance et de réforme visant à la mettre à niveau et à l’adapter constamment aux situations et aux besoins changeants de ses membres. La BAD a fait preuve d’une résilience remarquable aux changements fondamentaux produits dans le système international, aussi bien qu’aux défis successifs auxquels elle a été exposée et dont elle est en fait sortie fortifiée.

Les membres régionaux font ainsi l’éloge de la BAD, qui est à leurs yeux très performant et fiable et dont ils estiment la capacité à favoriser l’émergence économique de l’Afrique. Les membres non régionaux souscrivent à cette évaluation positive. Les bons résultats de la BAD, ainsi que sa crédibilité internationale semblent montrer qu’elle est en mesure de faire vraiment ce pourquoi elle a été créée avec l’ensemble des moyens dont elle est dotée. Elle dut déplacer temporairement son siège social d’Abidjan (depuis 1965) à Tunis en 2003, à la suite des événements politiques ayant lieu en Côte d’Ivoire. Ce n’est donc pas sans raison qu’elle peut aujourd’hui se flatter de posséder la confiance des pays membres.

1. Structure et agenda stratégique

Le Groupe de la Banque africaine de développement (GBAD) est une institution financière de développement multilatéral et régional qui comprend trois entités : la Banque africaine de développement, le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigeria (FSN) . Les contributions des pays à la BAD et au FAD déterminent leur nombre d’actions, qui lui-même définit l’importance des droits de vote au conseil d’administration. Le Fonds africain de développement est devenu le plus grand guichet de prêt de la BAD. Il offre des prêts hautement concessionnels (c.à.d. des prêts à taux d’intérêt très faibles assortis d’une longue période de remboursement) et des dons à des pays à faible revenu qui ne sont pas en mesure d’emprunter des fonds à la BAD aux taux du marché. Les pays pouvant bénéficier de financements mixtes peuvent aussi contracter des emprunts auprès du Fonds.

Le conseil des gouverneurs est l’organe suprême de la BAD. Il est l’organe en charge de la formulation des politiques le plus haut placé de la Banque. Le Conseil comprend un représentant de chacun des pays membres. Le Conseil des Gouverneurs émet des directives générales sur les opérations de la Banque et approuve les amendements apportés à l’Accord, l’admission de nouveaux membres et les augmentations de capital de la Banque. Le Conseil des Gouverneurs de la BAD élit un Conseil d’administration composé de 18 membres. Douze administrateurs sont élus par les PMR et six par les PMnR pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois. Le Conseil d’administration surveille toutes les opérations de la Banque.

Le Conseil des gouverneurs procède à l’élection du président de la BAD, lors d’une séance à huis-clos où ne sont admis que les gouverneurs et gouverneurs suppléants des PMR et PMnR. Le candidat à la présidence doit être présenté par le gouverneur du PMR dont il détient la nationalité. Il est élu pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Le conseil d’administration est chargé de la conduite des opérations générales de la banque, et, à cette fin, il dispose du droit d’exercer tous les pouvoirs de la BAD, à l’exception de ceux qui sont exclusivement réservés au conseil des gouverneurs . Par son caractère « africaine » malgré une présence non négligeable de membres occidentaux, la BAD se distingue des institutions financières internationales que sont la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, communément perçus comme les représentants des intérêts occidentaux.

Le président de la BAD gère les opérations quotidiennes de la BAD sous la direction du conseil d’administration. A cet égard, il rend compte de la bonne application des politiques et directives émises par le conseil. En juillet 2006, la BAD a lancé une profonde réforme institutionnelle afin de renforcer d’une part l’efficacité de ses opérations sur le terrain et, d’autre part, son rayonnement en tant que centre de partage des connaissances sur l’Afrique. Dans la conduite des affaires de la BAD, le président s’appuie sur un économiste en chef et 5 vice-présidents qui supervisent 30 départements, avec 57 divisions et 6 unités organisationnelles. En cinquante ans, la BAD est devenue un acteur majeur de développement. Ses Assemblées annuelles est l’occasion de passer en revue les opérations de l’institution au cours de l’année écoulée et d’examiner et approuver les activités à venir.

Aujourd’hui, la BAD s’est donné comme mission principale la transformation de l’Afrique. Son « agenda stratégique » comporte un triple objectif : tout d’abord, créer les conditions d’une « croissance économique durable », second objectif, un « développement inclusif » qui profite au plus grand nombre ; le troisième objectif porte sur « une bonne gouvernance », condition d’une gestion saine et sans corruption permettant une répartition juste des fruits de la croissance.

Pour réaliser son « agenda », l’institution multilatérale cible cinq priorités opérationnelles. En premier lieu, faire reposer son action sur le « développement du secteur privé », que la Banque considère être vertueux par rapport à un secteur public jugé trop souvent inefficace et plus coûteux .L’intégration régionale » représente le second volet de cette démarche, et constitue un des traits les plus caractéristiques de la philosophie du développement de la BAD, suivent le développement des infrastructures, compétences technologiques et gouvernances et responsabilités.

2. 2014 : Des assemblées annuelles pas come les autres

La 49ème session des assemblées annuelles (AA ci-après) de la Banque africaine de développement (BAD) s’est tenu du 19 au 23 mai à Kigali, la capitale du Rwanda en présence de plus 3 000 invités au titre desquels des personnalités comme Ali Bongo Ondimba, Yoweri Museveni, Mohamed Ould Abdel Aziz, Macky Sall , William Samoel Ruto, chefs de l’Etat respectifs du Gabon, de l’Ouganda et de la Mauritanie, du Sénegal et Vice-président du Kenya. Il y avait également les anciens présidents Thabo Mbeki, Olusegun Obasanjo, Benjamin Mkapa, Festus Morgae du Botswana, la présidente de la commission de l’Union Africaine, madame Dlamini NKosazana Zuma.

Elle a rassemblé 78 pays – 53 pays africains et 25 pays non africains – membres de la Banque africaine de développement dans le cadre du Conseil des gouverneurs du Groupe, 74 organisations internationales et régionales, le secteur privé, des organisations issues de la société civile et des personnalités éminentes, qui ont grandement contribué aux débats. Elles se tiennent au moment où la BAD célèbre ses 50 ans de vie. Elle a permis d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action adopté en 1964 afin d’engager de nouvelles discussions sur l’émergence africaine.

Après cinq jours de discussions approfondies consacrées aux principales questions de développement qui touchent l’Afrique et le monde, il ressort qu’en 50 ans, la BAD a financé 910 projets d’agriculture et développement rurale (13 001 millions de dollars USD), 1 404 projets d’infrastructures (45 455 millions de USD), 148 projets industriels dans les mines et carrières pour un financement de 4 875 millions de USD. La BAD a aussi financé 285 projets liés à la finance (13 013 millions de USD), 681 projets sociaux (10 251 millions de USD), 3 projets de développement urbain (4,4 millions de USD).

La BAD a aussi investi dans l’environnement avec 365 millions de USD pour 22 projets, les projets multi-sectoriels (550 millions de USD) pour un coût de 17 212 millions de USD et enfin 498 autres projets d’une valeur de 14 512. Tous ces projets ont été approuvés entre 1967 et 2013.Selon un rapport 2014 de la banque, pour les 50 prochaines années, la BAD rêve d’un continent prospère basé sur une croissance inclusive et environnementale soutenable, un continent intégré basé sur l’unité et le panafricanisme.

La BAD espère aussi que l’Afrique devienne un continent caractérisé par la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits humains et l’Etat de droit. Un continent pacifié et sécurisé avec une identité culturelle forte, un partenariat mondial solide et influent. L’action de la BAD pour les 50 prochaines années est résumée dans le projet Africa 50 fondé sur la livraison des infrastructures transformationnelles.

3. Synthèse générale: 50 années del’Afrique que nous voulons

Depuis sa création, la BAD a servi de cadre commun pour l’action et la coopération continentale sur le développement économique et social. A 50 ans d’existence, il appelle à une approche de politique intégrée afin d’assurer un développement économique et social inclusif dans le cadre d’un programme de développement qui répond aux aspirations de tous les peuples africains. Loin d’être un slogan à la mode, l’ « Afrique que nous voulons », le thème sous lequel étaient placé les AA de Kigali ambitionne de façonner une Afrique prospère ou du moins donner le contenu conceptuel à ce slogan.

Les divers documents informels et les rapports officiels qui ont encadré les discussions relatives à l’avenir de l’Afrique se sont efforcées de focaliser le débat sur la transformation en tenant compte du changement dans l’architecture financière internationale, avec la montée des BRICS et l’amélioration des flux d’IDE. Les Assemblées annuelles ont été précédées par les réunions des organes subsidiaires du conseil des gouverneurs, de la présentation financière, des consultations du FAD, des séminaires de haut niveau sur les thèmes variés. L’avenir de l‘Afrique tracé à Kigali est attesté par le choix des sujets traités, d’une volonté d’aborder des thèmes actuels et futurs, sans jamais perdre de vue le lien indéfectible entre le passé et l’avenir.

Les AA ont fait valoir les contributions de la BAD au développement de l’Afrique au cours des cinquante dernières années et a souligné combien cette initiative a joué un rôle important pour mobiliser l’intérêt de la communauté internationale et la pousser à s’engager en faveur du développement du continent ou pour élargir l’action des partenaires internationaux en faveur des initiatives africaines d’atténuation de la pauvreté et d’accélération de la croissance économique.

Les AA ont pris note de ce que de nombreux pays africains ont connu ces dernières années des améliorations constantes dans le sens de la consolidation de la paix, de la bonne gouvernance, de la croissance économique et du développement social. Le taux de croissance économique du continent s’est nettement amélioré puisqu’il est passé de 3 % en 1999 à 5,3 % en 2006 et devrait avoir atteint 5,9 % en 2007. Une politique économique saine a permis dans de nombreux cas d’améliorer les niveaux d’échange et d’investissement.

Les AA ont évalué les opportunités qu’offre la croissance actuelle pour faire des progrès tangibles et significatifs dans la réalisation des OMD et insisté sur l’importance d’une approche participative et d’un échange de bonnes pratiques. La croissance inclusive correspond largement aux OMD, qui sont des objectifs clairs, définis dans le temps, pour des priorités en matière de développement sur lesquelles la communauté internationale s’est mise d’accord. Il a été généralement convenu et reconnu que le leadership politique, une approche multisectorielle et des ressources internationales et nationales supplémentaires seront nécessaires pour atteindre les OMD. De nombreux participants ont également souligné qu’il faut adopter une approche axée plus généralement sur les résultats et créer un système dont l’Afrique aura la maîtrise pour évaluer les performances économiques.

L’éducation est la pierre angulaire du développement. L’acquisition de connaissances et de compétences par l’éducation permet de s’ouvrir au monde et d’améliorer ses perspectives d’avenir. En outre, le renforcement des capacités des populations favorise la réduction de la pauvreté, la croissance économique ainsi que le développement scientifique et technologique. De plus, la promotion d’une compréhension mutuelle entre toutes les religions et les groupes ethniques est essentielle pour la stabilité et la paix dans le monde, et l’éducation joue aussi un rôle important à cet égard. Il n’en reste pas moins que les pays en développement doivent faire face à de nombreux problèmes en termes de quantité et de qualité de l’enseignement.

Les AA ont insisté sur la nécessité, pour les pays africains, d’accroître l’accès à l’éducation de base tout en améliorant simultanément la qualité de l’enseignement, afin de parvenir à l’Éducation pour tous et à l’OMD 2, et d’avoir les ressources humaines nécessaires pour une croissance et un développement socio-économique durables. Elle a insisté sur l’importance de la parité des sexes à cet égard. Les participants ont cité la construction/rénovation d’écoles, les ressources humaines et l’accès à des outils pédagogiques suffisants et adéquats comme les principaux défis à relever pour améliorer l’éducation de base en Afrique, surtout dans les zones rurales.

L’enseignement supérieur devrait jouer dans chaque pays un rôle central pour répondre à la nécessité d’établir une société fondée sur le savoir, notamment en créant des connaissances et de l’innovation (recherche), en formant les ressources humaines qui stimulent le développement socio-économique (éducation), en résolvant les problèmes de développement qui avec la mondialisation continue de l’économie et de la société sont d’une complexité croissante, et en retournant les bénéfices à l’industrie et à la société (contribution sociale), tout en se concentrant sur la période post-OMD .

Les AA ont souligné l’importance cruciale du secteur privé pour la croissance, y compris pour diversifier l’économie et faire des investissements clés qui assureront une croissance soutenue. De meilleurs partenariats public-privé sont souhaitables pour renforcer la confiance et accroître les investissements privés nationaux et internationaux.

Pour les AA, la participation aux chaînes de valeur mondiales est essentielle à la transformation de l’Afrique. En participant de manière plus effective à la production mondiale de biens et services, l’Afrique peut transformer son économie et réaliser une percée en termes de développement, selon les Perspectives économiques en Afrique, publié le 19 mai, lors des Réunions annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement. « Afin de soutenir la croissance économique et de s’assurer qu’elle crée des opportunités pour tous, les pays africains doivent continuer à reconstruire des amortisseurs de chocs et mettre en œuvre une macro-gestion prudente. Tout relâchement dans la macro-gestion nuira la croissance économique future, » a déclaré Mthuli Ncube, Economiste en Chef et Vice-président de la Banque africaine de développement.

Les AA ont pris note de ce que la croissance du secteur agricole africain et les réformes rurales étaient indispensables pour la croissance économique et la sécurité alimentaire et pouvaient contribuer à la réduction de la pauvreté. Comme plus de deux tiers des Africains habitent en zone rurale et comptent sur l’agriculture pour leurs revenus et leurs moyens de subsistance, ce secteur est vital pour la croissance économique. L’Afrique compterait plus de la moitié des terres cultivables de la planète mais à cause du manque d’infrastructure, les cultivateurs peuvent perdre plus de la moitié de leur production avant de pouvoir l’écouler.

A cet égard, il a été fait état de l’importance de la transformation et des coopérations sud-sud et triangulaire, des transferts de technologie pour la production de meilleures semences, d’une aide financière pour l’achat d’engrais et de la création de groupements d’agriculteurs. Selon le rapport de cette année de l’Africa Progress Panel, intitulé « Agriculture, Pêche et Capitaux : le financement des révolutions verte et bleue de l’Afrique », l’Afrique a le potentiel non seulement de se nourrir elle-même, mais aussi de nourrir d’autres régions. Le rapport constate que les pays africains peuvent réduire la pauvreté et les inégalités en stimulant l’agriculture. Il y a un potentiel important dans le secteur de l’Agriculture qui s’il est exploité pourrait créer des emplois.

L’emploi des jeunes : Les jeunes africains sont généralement présentés comme des participants inactifs par rapport à l’action gouvernementale et des bénéficiaires passifs de l’aide au développement Partout à travers l’Afrique, les jeunes se rendant compte des exigences de leur temps, embrassent les technologies dernier cri pour repousser les frontières de la production et mobilisent les ressources pour créer des opportunités à eux-mêmes et à d’autres. Bien que la plupart de leurs actions semblent être faites au hasard, ils prennent des mesures pour stimuler le changement dans les sphères politique, économique et sociale. Ce dont ces jeunes émergents ont besoin, c’est un soutien structuré. D’ici 2025, dans la plupart des pays africains, la classe moyenne sera devenue majoritaire, ce qui attise déjà l’appétit de certains investisseurs en quête de marchés de consommation.

Les AA ont souligné les progrès significatifs accomplis par l’Afrique pour faire avancer la consolidation de la paix ces dernières années. Les participants ont noté qu’il fallait renforcer cette tendance positive, fondement du développement. Ils ont reconnu qu’il était important que les dividendes de la paix touchent la population tout entière. La conférence a insisté sur la nécessité de fournir un appui sans faille à un large éventail de mesures de consolidation de la paix, et ce dès les premiers stades de la reconstruction post-conflit. Afin d’arriver à la paix et à un développement durable, une prévention active des conflits se révélerait plus efficace qu’une simple réaction aux conflits en cours. Les participants ont notamment recommandé une approche globale de la prévention des conflits par les pays africains et la communauté internationale.

Les investissements étrangers au cours des dix dernières années ont été six fois plus importants que pendant la décennie précédente et les relations commerciales avec les puissances économiques émergentes, telles que la Chine, l’Inde et le Brésil, se développent rapidement. L’économie mondiale, a contribué à une réévaluation de la place et du rôle des investissements directs étranges (IDE) dans les économies nationales. Pendant longtemps, le comportement des Etats vis-à-vis des IDE a été changeant, tantôt suspectés de mettre en péril l’indépendance nationale, tantôt attendus pour résoudre les problèmes d’emploi. Aujourd’hui, le changement d’attitude opéré par les gouvernements des différents pays, tant du Nord que du Sud, s’est traduit par des politiques plus libérales à l’égard des IDE et des firmes multinationales. Dans ce sens, le renforcement de l’attractivité est devenu un objectif explicite de politique économique aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement. Les investissements étrangers en Afrique connaissent un essor remarquable depuis quelques années.

Ces flux sont passés de 14 milliards de dollars en 2002 à 67 milliards de dollars en 2012. Ce qui démontre un intérêt certain surtout si on tient compte de la crise financière de 2008. Les flux de capitaux privés étrangers surpassent maintenant l’aide publique au développement. L’aide est passée de 18 à 43 milliards de dollars sur cette période. En taux de croissance, les flux de capitaux ont cru de presque 20 pourcent par an contre 12 pourcent pour l’aide. Cette croissance des flux de capitaux est en partie tirée par la Chine et les autres pays membres des BRICS (Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud). Ces pays comptent maintenant pour plus du quart des flux de capitaux vers le continent et cette tendance est à la hausse.

La gouvernance : La conférence a salué les progrès accomplis pour améliorer la gouvernance dans beaucoup de pays africains. Elle a estimé que le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, une initiative de l’UA/NEPAD, est un succès. Elle a salué le soutien important du PNUD à cette initiative. Les participants continuent d’accorder la priorité au renforcement des capacités des branches exécutive, législative et judiciaire ainsi que des administrations publiques et des institutions électorales.

La vision du la BAD est celle d’une « Afrique régie par des gouvernements transparents, responsables et compétents et des institutions fortes, capables de stimuler une croissance inclusive et durable ». Mais, en attendant, des goulots d’étranglement, et pas des moindres freinent l’évolution du continent.

4. Quelques décisions prises

Les gouverneurs ont félicité la direction et le personnel de la Banque pour les nombreuses politiques, initiatives et activités innovatrices mises en place au cours de l’année écoulée. Ils ont également souligné l’importance du leadership stratégique pour relever les défis auxquels le continent est confronté dans la réalisation des rêves de ses peuples. Les gouverneurs ont approuvé les grandes initiatives de la Banque, son rapport annuel 2013 et ses comptes contrôlés, ainsi que ses opérations et programmes à venir.

Ces défis peuvent être relevés par l’intégration économique et la résolution des conflits, comme l’ont suggéré les gouverneurs. Ceux-ci ont décidé de réduire les obstacles matériels et non matériels à l’intégration économique, et se sont engagés à coopérer avec le secteur privé pour promouvoir l’emploi productif.

Soulignant l’importance de l’égalité des sexes, pierre angulaire de la croissance inclusive, les gouverneurs ont vivement encouragé la Banque à pleinement mettre en œuvre sa Stratégie pour l’égalité des sexes dans le cadre de ses activités de budgétisation et de programmation nationales, régionales et sectorielles. Les participants ont reconnu l’importance de la société civile et encouragé celle-ci à prendre une part active dans les activités de la BAD.

Ecobank Transnational Incorporated, principal groupe bancaire régional indépendant panafricain et présent dans 35 pays africains, a obtenu l’octroi d’une facilité de financement du commerce de 200 millions de dollars. La TMB élue Meilleure Banque en Afrique Centrale KIGALI. Banque Populaire élue meilleure banque d’Afrique du Nord.

Les bouleversements survenus au cours des dernières décennies sur la scène internationale, le creusement de l’écart, en termes de priorités, entre l’Afrique et l’Europe, qui ont vu chacune le nombre de leurs membres augmenter, l’animosité créée par la durée des négociations en vue des accords de partenariat économique et l’immobilisme vis-à-vis d’approches plus régionales risquent de se conjuguer pour former une barrière insurmontable à la poursuite d’un partenariat né d’un monde aujourd’hui disparu.

Les bouleversements survenus au cours des dernières décennies sur la scène internationale, le creusement de l’écart, en termes de priorités, entre l’Afrique et l’Europe, qui ont vu chacune le nombre de leurs membres augmenter, l’animosité créée par la durée des négociations en vue des accords de partenariat économique et l’immobilisme vis-à-vis d’approches plus régionales risquent de se conjuguer pour former une barrière insurmontable à la poursuite d’un partenariat né d’un monde aujourd’hui disparu.

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1 Comment

  1. Von Furness26 mai 2020

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