La diffusion du wahhabisme va de pair avec la crise de l’État

Interview

Le politologue Germain-Hervé Mbia Yebega (*) analyse les fondements de l’avancée de l’idéologie en Afrique subsaharienne. Sans être nouvelle, cette doctrine a su profiter des carences internes et d’un contexte international chaotique pour implanter, y compris par la terreur, sa vision intolérante de la société.

Au Sahel et dans la région du lac Tchad, l’avancée d’un islam rigoriste venu de la péninsule arabique qui ne veut voir qu’hérésie dans les confréries et les pratiques maraboutiques ancestrales semble irréversible. Quelle évolution de l’islam peut-on y prévoir face aux dérives terroristes du wahhabisme-salafisme?

Le phénomène des radicalismes religieux n’est pas nouveau en Afrique. Les dynamiques du wahhabisme-salafisme s’inscrivent dans une historicité ancienne – qu’on ne peut développer ici –, qui reste l’objet de transactions permanentes et d’ajustements sans fin. Parler de tendance « irréversible » ne me semble donc pas exact. Le soufisme malékite, qui est un des principaux courants de pratique de l’islam en Afrique subsaharienne, est un islam ancré dans la réalité sociale et sociologique des croyants, dans les éléments de leur enracinement économique, culturel et politique. S’il fait face aux contingences de la propagation, par d’autres, d’une perception radicale de l’islam, il n’en développe pas moins une capacité de résistance et de réappropriation dans le temps des énoncés d’une religion devenue africaine.

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Référence

« La diffusion du Wahhabisme va de pair avec la crise de l’Etat », Afrique Asie, No135, février 2017, pp. 22-24. 

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